– C’était en 98-99 ça, pas vrai ? En tout cas je me souviens que j’entrais en terminale. Lise s’étirait, debout dans le salon de Xavier, empoignant une cheville puis l’autre, se baissant pour toucher ses pieds, tordant son buste en levant une main vers le plafond, l’autre main au sol. Lire la suite
– Putainputainputainputain… Xavier balayait la pièce du regard, découvrant que bon nombre des objets qu’il avait créés avaient disparu. Lire la suite
Le matin suivant, Xavier était arrivé avec un peu d’avance pour faire bonne figure. Il sentait que les choses au magasin commençaient à lui échapper, et la venue surprise de sa cousine altérait férocement sa concentration ; il n’avait jamais eu personne chez lui et soudain elle dormait dans son canapé, probablement en nuisette ou un autre déshabillé comme on en voit dans les films. Elle avait des seins de taille moyenne, mais ils semblaient larges, probablement fermes, lisses… Lire la suite
Il se leva par miracle quelques minutes avant l’ouverture du magasin. Se ruant dans un bus, il réalisa qu’il avait avalé tout ce qui lui restait de somnifères durant la nuit. Il était déjà en retard, et se promit d’en trouver à sa pause. Mais le démon avait enclenché un processus impossible à inverser, et Kinkoff, qui dansait au diapason d’un regaetton dans les sous-bois de l’enfer, l’accueilli à la mesure contingente :
– En retard, n’est ce pas ! Elle s’activait dans le vide, tournant et retournant des classeurs, faisant cliqueter un stylo à pointe rétractable comme pour appuyer son propos. C’est extraordinaire comme on se laisse vite dériver, dit-elle. Donnez leur ceci qu’ils vous prennent cela sans vergogne. Mais ce n’est pas grave, vous allez vous occuper de la commande pendant que je file au fournisseur faire un remplissage exceptionnel. C’est un grand jour, nous amorçons un partenariat avec une école expérimentale qui fournit tous les articles scolaires aux enfants. Les yeux de Kinkoff semblaient vouloir poper hors de leurs orbites. Ils prennent donc des articles que l’on a déjà, mais ils ont des demandes quelque peu spécifiques. Alors je file, hein.
Xavier survola l’entretien sans broncher. Kinkoff, la patronne, sorte de quinquagénaire oppressée dans un tailleur, cheveux courts et blancs à la racine, s’était enquis des questions de circonstance : quel était son plus gros défaut, sa plus grande qualité et autres tristesses de l’entretien d’embauche. Si Xavier n’avait pas beaucoup de références en la matière, il avait vu tellement de films et séries qu’il arrivait à rebasculer dans la vie des situations déjà croisées sur un écran. Elle ponctuait ses phrases d’un langage soutenu, et Xavier, sachant que certaines victoires se remportent en empruntant les attributs de l’adversaire, s’acquitta lui aussi d’un langage soutenu ; ce qui mit Kinkoff en confiance, bien évidemment, et il décrocha une période d’essai d’une semaine.
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Il avait vécu ses plus belles années au bord de la mer. Une enfance choyée par une mère aimante, des amitiés joyeuses et un soleil fidèlement accroché.
Et si tout a basculé ce n’est pas à cause des multiples déménagements, ou d’avoir du quitter systématiquement ses amis, ni de l’absence injustifiée de son père ou encore ses mauvaises notes. N’importe quel préadolescent aurait pu passer par là. Si tout a basculé c’est à cause d’une malformation interne qui n’attendait que l’adolescence pour se manifester.
C’est certainement le clip le plus barré des Kaviar Special, jeune groupe garage-psyché français que l’on vous présentait ici et qui semble avoir fait du zinzin son credo absolu. Comme son titre l’indique, il s’agit d’une histoire de famine, avec son lot d’effets spéciaux old school et de délire bien absurde.
Et puis il y a eu ce moment où toutes mes veines et vaisseaux sanguins ont disparu. C’est arrivé alors que j’étais, pour une première, allongé chez un psy. J’étais en train de lui raconter mon rêve récurent qui se présente comme suit :
Cinq siamois, rattachés par les hanches, les cuisses (la collure remonte parfois jusqu’aux côtes ou déborde sur l’estomac), sont assis en rang sur un fond blanc et sans terminaison. Nus, roses et suants, ils sont des sumotoris imberbes et enfantins. Ils produisent des gargouillis de ventres repus, ils gloussent sans formuler de mots, semblent guillerets pour la plupart. Lire la suite