
– C’était en 98-99 ça, pas vrai ? En tout cas je me souviens que j’entrais en terminale. Lise s’étirait, debout dans le salon de Xavier, empoignant une cheville puis l’autre, se baissant pour toucher ses pieds, tordant son buste en levant une main vers le plafond, l’autre main au sol.
Elle était rentrée chez son cousin vers 17 heures et l’avait trouvé endormi en boule dans sa chambre, porte ouverte. Il s’était réveillé en panique, fouillant dans son pantalon, tâtant partout sur le lit à la recherche de ce qu’il aurait pu créer accidentellement durant son sommeil. Lise était totalement perdue face à ce vent de panique. Elle avait saisi que Xavier flippait à cause des affaires disparues et était allée trouver deux sacs remplis qu’elle avait fourrés sous le canapé du salon, et Xavier avait réussi à s’imposer un retour au calme. Plus tôt dans la journée elle avait regardé sur le net à quoi cette manie de tout conserver faisait référence, et cette maladie se nommait syllogomanie, et elle réalisa que son cousin était « un grand syllogomaniaque » et ça l’avait faite rire durant de longues secondes. Elle lui expliqua alors qu’elle avait simplement stocké les excédents dans des placards, sous le canapé, rien n’avait vraiment disparu. Elle s’était convaincue que pour l’aider à se soigner il fallait sauter le pas de la séparation d’avec les objets. « Comme quand on sait pas nager, faut se jeter à l’eau » lui avait-elle dit avant d’aller chercher de quoi prendre un apéro et de changer de sujet.
Ils avaient fini la bouteille de rouge en se remémorant quelques souvenirs, dont le fameux été à la plage.
– Heureusement que t’étais là, je commençais à plus supporter ces longues semaines à m’ennuyer toute seule. Et oui oui bien sûr, je me souviens des surfeurs.
Xavier semblait s’émouvoir de la question qu’il était sur le point de poser.
– Ce soir-là… t’es sortie avec le type de la plage ? Le surfeur qui nous a abordés ?
– Ha mais tu te rappelles de lui ? Quelle mémoire ! Nan pas du tout, pas avec lui.
– Ah ok, et du coup avec un autre ? repris Xavier.
– Pourquoi ça t’intéresse tout à coup après tout ce temps ? demanda Lise avec une once de défi dans le ton.
– Oh non c’est rien, juste que le lendemain t’avais l’air pas très bien. En vérité je t’ai attendue rentr… entendue rentrer, pardon.
– Tu m’as attendue ?
– Non entendue ! et tu pleurais. Et j’ai jamais osé te demander ce qu’il s’était passé pasque… ben rien, c’est tout, j’ai pas osé.
– Quoi ? demanda Lise dans une rire étouffé. T’étais un peu amoureux ou quoi ?
Xavier secoua la tête comme dans un spasme de douleur et voulu répondre sans hésiter mais se prit les mots dans le tapis.
– Nan pas amoureux mais on était ados, y a toujours un truc qui…
Lise laissa la démonstration de Xavier s’échouer sur ses lèvres tremblantes et voulut ironiser pour détendre l’atmosphère :
– On est de la même famille c’est pas un peu déviant ça haha !?
Mais Xavier, dont l’éducation sociale à la manque ne l’avait pas assez confronté au second degré, voulu se défendre :
– C’est pas ce que je voulais dire ! Les pulsions c’est pas quelque chose qu’on contrôle, et c’était même pas des pulsions, juste des pensées. C’était p’têtre déplacé mais c’était pas méchant. Il avait presque les larmes aux yeux et se battait contre un sanglot qui compressait de plus en plus ses cordes vocales.
– Hé mais je plaisante Xav’, faut pas tout prendre au pied de la lettre.
– C’est pas ça…
– Bah si, on dirait tu crois que je t’accuse.
– … je connais rien à tous les trucs de séduction, c’est pas mon univers. J’ai jamais vraiment eu de copine moi et..
Lise resta interdite, laissant Xavier reprendre son souffle. Elle redoutait la tournure de la discussion à venir, pourtant elle n’allait pas pouvoir la contourner : elle tremblait soudain de la tête aux pieds, son estomac lui hurlait de plonger dans le sujet et elle lâcha :
– Je suis rentrée en pleurant, pas à cause du mec, c’est moi qui merde en fait… Je crois que j’ai toujours trimballé des problèmes hormonaux et j’ai toujours eu peur de passer le pas. Aujourd’hui encore…
– Je… je sais pas si j’ai envie de parler de ça en fait, dit Xavier s’épluchant les ongles machinalement. Le sang avait quitté ses mains, on aurait dit des pattes de poulet.
– Pourquoi ? T’as lancé le sujet… et puis on est en famille. Parait que notre grand père avait un souci. Un truc congénital.
– Je savais pas, répondit Xavier. Le regard de Xavier décrocha du visage de Lise et se perdit dans les rainures engorgées du parquet. Quelques onomatopées sortirent de sa mâchoire désarticulée avant qu’il ne se lève pour faire quelques pas et reprenne place au même endroit. Le silence régna jusqu’à ce que, dans l’appartement mitoyen, un aspirateur ne remplisse l’espace sonore.
Lise sembla hésiter un instant avant de demander :
– Toi t’as pas de soucis… genre génital ?
Xavier écrasa ses yeux dans les paumes de ses mains quelques secondes avant de reprendre sa position initiale, tâchant de respirer le plus régulièrement possible. Lumière éteinte, la lampe du salon répandait quelques volutes lumineuses sur les murs vierges de toute affiche, et les ombres redessinaient ses terreurs adolescentes, monstres de cuivre, naseaux enflammés et sables mouvants.
– Je peux pas… Qu’avait-il fait ou dit pour qu’ils soient à ce point proches de parler de ses problèmes, pourtant cachés depuis toujours ? je sais pas comment… expliquer… Son téléphone vibra dans le salon, sans qu’il ne réagisse, prolongeant ses hésitations. Puis ce fut le tour du téléphone de Lise : la mère de Xavier leur proposait d’aller tous les trois manger au restaurant. Lise accueillait la proposition avec joie et s’enquit de la soumettre à un Xavier qu’elle trouva rétif et hagard, allongé dans une torsion douloureuse. Elle prit appui contre une tranche de l’encadrement de porte.
– Ta mère arrive et nous embarque avec elle. Pour manger. Écoute je voulais pas te gêner avec mes histoires. Mais comme c’est toi qui m’as demandé, alors je sais pas…
– Je peux pas aller au restaurant.
– Pourquoi ?
– Pasque je tiens pas en place, j’ai pas la patience pour ça… Il resta quelques secondes silencieux. Ça déclenche des trucs, quand j’attends trop longtemps.
– Quand t’attends ?
– Oui ça me fait mal au ventre. Xavier ne regardait pas Lise, il tournait légèrement le visage dans le sens opposé et rivait les yeux sur les plis de son drap qui plongeaient en courtes crevasses. Et il avait quoi Papi ? De quoi tu parlais exactement ?
– Bah en vrai je sais pas. J’ai entendu des histoires improbables quand j’étais petite, donc je croyais que c’était des conneries. On a un cousin que t’as dû rencontrer, mais qui est plus vieux, Hugo. Xavier hocha la tête, l’encourageant à continuer. Il m’a raconté quand j’avais 11 ou 12 ans que Papi pouvait mettre des trucs dans son urètre sans les ressortir. Déjà à l’époque je savais pas ce que c’était l’urètre. Mais quand j’ai compris, j’ai d’abord pensé que c’était pour me faire peur ou quelque chose du genre. Comment tu veux que quelqu’un fasse ça, et en plus pourquoi ça se saurait, pourquoi il en parlerait. N’empêche c’est devenu une blague à table : Où est passée ma fourchette ? Demande à Papi. Tu vois le truc. Et j’ai toujours gardé en tête Papi qui fait ça tu vois ? Qui s’enfonce… enfin t’as saisi. Et moi peu de temps après j’ai eu quelques soucis similaires. Je te passe les détails, mais c’était un peu le même truc.
– Je comprends pas.
– Je crois que Papi et moi, et je m’étais imaginé que peut être toi aussi, on a le même truc, nan ? On peut faire disparaitre…
– …
– Tu vois ce que je veux dire ou non ?
Xavier replia un genou jusqu’à ce qu’il cache partiellement Lise à son regard. Lise avait un début de fourmis dans l’épaule gauche.
– Non, répondit Xavier qui retrouvait des sensations d’enfant pris au piège de sa propre bêtise.
– Ah, alors de quoi tu parlais à l’instant ? Les douleurs au ventre !
– Rien, c’est rien.
– Ça avait pas l’air de rien !
– Laisse tomber. Je m’enfonce pas des trucs dans l’urètre en tout cas… C’est plutôt l’inverse. Lise, qui était en train de changer de position, s’immobilisa dans une pose incertaine, où genou gauche s’ouvrait vers l’extérieur et coude droit lui rentrait dans les côtes.
– L’inverse de s’enfoncer des objets c’est faire sortir des objets, Xavier, alors sois plus clair. Xavier, acculé, abdiqua :
– Je peux pas… être plus clair. Lise trouva d’abord où ranger ses bras avant de froncer entièrement le visage dans ce qui semblait mêler réflexion et teinte de dégoût. Une sonnerie retentit dans l’appartement. Xavier restait immobile tandis que Lise ouvrit la porte. Dans le couloir, la mère de Xavier fouillait dans son sac et pestait contre la disparition de son téléphone.
– Oh ma p’tite Lise ! Bon Dieu, je trouve plus rien dans ce tombeau.
– Entre, Tata.
– Xavier, il est là au moins ?
– Bien sûr, oui.
– Alors on pourrait aussi bien y aller, nan ?
Elle mesurait quelques centimètres de plus que Lise, portait un manteau marron aux cols et poignets en fausse fourrure kaki. Chacun de ses mouvements faisait rebondir des cheveux teints en blonds, gonflés par une permanente qu’elle exhibait depuis plus de trente ans. Xavier apparu, silhouette tordue dans l’obscurité du salon.
– Bah, t’as pas l’air bien, dis moi. Puis s’adressant ensuite à Lise : ton cousin, il faut toujours le bousculer un peu. Tu t’en occupes bien j’espère. Tu sais qu’il ne m’a jamais vraiment laissée entrer dans son p’tit nid ? C’est une manière de traiter sa p’tite manman ça peut-être ? Lise enfilait un veston en sky vert foncé. Xavier dit faiblement :
– Je reste ici. J’ai pas la forme.
– Au contraire t’as exactement la forme de quelqu’un qui a besoin de sortir de chez lui. Sa mère pinçait les lèvres et secouait la tête, parlant d’une voix faible et sévère.
– Quand est-ce que t’as mis les pieds dehors pour la dernière fois ?
– Tu sais Tata, il sort tous les jours pour aller au travail, pas vrai cousin ?
Xavier sentait ses cordes vocales se resserrer. Il aurait avoué son renvoi s’il en avait eu le courage.
– Ohlala ! c’est vrai j’avais presque oublié ! Tu vas me raconter tout ça autour d’un graaand verre de mousseux ! Xavier se sentait moins l’énergie de se confronter à sa mère que de la suivre dans son tourbillon. Elle ajouta : je ne le vois jamais, il ne me raconte jamais rien, il faut toujours lui tirer les vers du nez.
Ils naviguèrent en taxi, sur une rocade fluide et brumeuse, choisirent une rue touristique, puis marchèrent en quête d’un restaurant, se laissant voguer au gré des commentaires de Lise à propos d’une ville qu’elle découvrait enfin vraiment. Xavier marchait légèrement en retrait et laissait traîner son regard sur les herbes folles du sol dallé.
Ils prirent place dans un restaurant devant lequel un mendiant montait une garde maladroite et odorante. Chassé par un rabatteur quand Lise s’était arrêtée devant le menu placardé à l’extérieur, il avait fait mine de détaler, mais se statufia en position de défense, mains croisées à hauteur de ses yeux grands ouverts ; il était gris comme le mur, presque invisible.
Ils commandèrent des fruits de mer ; Xavier se sentait presque à l’aise sur la banquette capitonnée en velours. Il en appréciait les creux réguliers où le tissu pliait pour plonger sous un bouton ; tout en mangeant d’une main des crevettes décortiquées, il utilisait les index et majeur de sa main libre pour effectuer des figures de patinage, dessinant des formes abstraites sur les poils fins qui se rebroussent ; et avec quelques verres de vin blanc, il en oubliait presque le blabla incessant de ses accompagnatrices.
Ils sortirent, et tandis que Xavier prenait un léger retard sur sa mère et sa cousine, le mendiant gris comme le mur interpella Xavier :
– Jeune homme ! vous auriez pas un peu de monnaie ?
Pris de cours, Xavier essaya de répondre par la négative et de continuer son chemin, mais le mendiant lui emboîta le pas :
– C’est qu’ça me permettrait de manger un peu, c’soir.
– Oh pas ça putain… chuchota Xavier qui ralentit, se penchant de quelques degrés en pressant ses intestins.
– Merci c’est vraiment gentil, dit le mendiant qui croyait à un bon geste. Entre deux spasmes, Xavier sortit rapidement son portefeuille, certain qu’il pourrait contrer la poussée en donnant un billet au mendiant, mais un pic de douleur l’immobilisa et le portefeuille chuta. L’alcool lui tournait la tête, il risquait de s’évanouir. Le mendiant piétina, regardant Xavier dont le visage se tordait de douleur. Quelque chose qu’est pas passé, pas vrai ? Moi je supporte pas leurs escargots. Une fois, un type est sorti avec un doggy bag de fruits de mer et une flanquée de coquillages. L’a fallu que je me trouve des chiottes de fortune fissa… Sourd de douleur, Xavier ne retint pas quelques pièces qui glissèrent de son caleçon et s’échouèrent sur le sol. Ah ben vous avez un peu de monnaie qui tombe, je me permets de vous aider. Xavier prit appui sur le mendiant. Allez-y accrochez-vous, je m’occupe de collecter ces quelques centimes. D’autres pièces tombèrent par le bas de son pantalon ; le mendiant se servait. Ne vous en faites pas, je ramasse. Ne vous appuyez pas de tout votre poids si possible, j’ai mes rhumatismes ces jours-ci. Si il vous reste quelques pièces d’un ou deux euros, je vous débarrasserai sans problème. Xavier lâcha un grognement guttural, poussant sur sa vessie pour en forcer l’expulsion de nombreuses pièces qui inondèrent le trottoir. Dites donc… vous faites pas semblant. Le flux se réduisit, mais la douleur eut raison de Xavier qui perdit connaissance.
Quand la mère de Xavier et Lise réalisèrent son absence, elles virent le mendiant qui tenait la tête de Xavier entre ses cuisses, essayant de lui faire de l’air avec son portefeuille ouvert d’une main, et de ramasser des pièces de l’autre.
– Que faites vous !? s’écria la mère qui courait dans sa direction.
– Il est tombé dans les vaps à cause des escargots. Le mendiant n’avait pas finit de ramasser les pièces. La mère cria :
– Au voleur ! Elle lui agrippa le haut du crâne avec les deux mains et essaya de la lui tourner comme on déboucherait une bouteille de champagne.
– Pas du tout ! Arrêtez ! Essayant de se dégager, il s’adressa à Lise : aidez moi, prenez ma place. Lise remplaça le mendiant qui glissa hors de la prise de la mère. Il se baissait rapidement pour ramasser d’autres pièces. Il avait des trous dans les poches et c’est tombé de partout, dit-il. J’vous jure. Je vous en rends une partie, j’suis pas malhonnête. Le rabatteur du restaurant fit irruption avec un balai et se mit en position de combat. Le mendiant croisa de nouveau ses mains à hauteur de visage, comme un karatéka, lâchant quelques centimes. Ils gardèrent la pose tandis que Xavier reprenait lentement connaissance.
– Il t’a fait du mal mon fils chéri ?
– Non tout va bien.
Le mendiant karatéka recula par petits pas chassés. Gardant sa position de défense, il fit un doigt d’honneur très rapide au rabatteur avant de détaler, les poches débordant de pièces.
Ils rentrèrent tous les trois chez Xavier. Après l’avoir allongé sur son lit, sa mère rentra chez elle, laissant Lise s’occuper de son fils, qui semblait dormir profondément.
Lise prit place sur le lit, lui enleva ses chaussures, puis entreprit de lui retirer son pantalon, qui glissa facilement le long des fesses. Elle laissa trainer un regard sur son sexe moulé dans un caleçon noir. Une fois les jambes libérées, elle remonta une couverture jusqu’en haut des cuisses, et ralenti pour observer à nouveau le sexe de Xavier, puis regarda son visage pour vérifier qu’il dormait bien. Son sexe grossissait à vue d’œil. Elle respirait vite, essayant de ne pas faire de bruit, mais le sexe dépassa rapidement les limites du caleçon et se déroula sur son ventre. Xavier agrippa doucement le drap pour se cacher. Lise, à la fois profondément gênée et obnubilée par le spectacle, regarda longuement Xavier dans les yeux, avant de baisser le drap.
Le sexe de Xavier, pas tout à fait dur, montait jusqu’à ses pectoraux. Elle posa la main dessus, voulu l’entourer de ses doigts qui n’en faisaient pas le tour ; il gonfla encore et grimpa de quelques centimètres de plus.
– Je crois qu’il faut qu’on essaie, balbutia-t-elle.
– Mais c’est impossible…
– Quoi ?
– Ben je sais pas…
– Laisse moi faire.
Elle se déshabilla, grimpa sur le lit, debout à califourchon, et prit le sexe de Xavier à deux mains avant de le glisser, difficilement, dans son vagin qui commençait à mouiller de manière incontrôlable. Elle se dilata suffisamment pour laisser rentrer le gland, puis elle descendit prudemment le long de la verge qui continuait de grandir lentement. Elle sentit ses organes se déplacer. Son clitoris vibra furieusement et elle crut perdre conscience. Xavier l’agrippa aux bras, demandant si tout allait bien. Elle rouvrit des yeux d’illuminée :
– Putain oui !! Elle ne sentait pas la verge monter dans son ventre, comme si elle disparaissait au niveau de son estomac. Lise ne bougeait plus et Xavier continuait de grandir en elle, lentement mais sans s’arrêter. Elle sentait sur les parois de son vagin un glissement d’une douceur exceptionnelle ; tout son clitoris brûlait et lui envoyait des décharges cérébrales jamais ressenties.
Xavier s’abandonnait de plus en plus à l’acte et se tenait de toutes ses forces au matelas, à s’en déchausser les ongles. Tandis qu’il avançait dans le ventre de Lise il sentait une succion du vagin ; il ne savait plus si c’était son sexe qui grandissait ou celui de Lise qui l’aspirait. Des palpitations lui secouaient le bassin. Il ne contrôlait pas des râles venant du fond de sa gorge, et respirait fortement. Des picotements lui encerclèrent l’arrière du crâne, puis le corps en entier. Quelque chose commençait à se modifier dans ses entrailles : comme si un mouvement poussait tous ses organes vers son sexe. Il sentit une intense chaleur se répandre dans ses membres, attrapa sèchement les poignets de Lise qui ne sentait plus rien des stimuli extérieurs, gémissant dans un mélange de sanglots et de jouissance. Quand elle rouvrit les yeux, déchiffrant tardivement une expression de douleur sur le visage de Xavier, yeux exorbités, bouche tordue, blanc comme un mort, elle articula « Xavier ? » et il répondit difficilement « continue ». Et comme elle ne faisait rien d’autre que le laisser s’enfoncer en elle, elle se laissa faire, reprit un cycle de respiration permettant de retrouver sa concentration et ferma les yeux. Les moindres lueurs de la pièce valsaient sur ses paupières et grandissaient comme des vagues de couleurs à chaque inspiration. L’afflux sanguin se transforma en un bourdonnement qui remplit lentement l’espace sonore et elle ne s’entendit bientôt plus gémir et grincer des cordes vocales. Son cerveau semblait prendre feu lentement, puis commença à exploser d’afflux d’hormones et de dopamine. Et comme dans un déclic elle perdit conscience. Plus aucun de ses sens initiaux n’étaient actif.
Elle était une boule d’énergie irradiant un espace indéfini, et ne put voir comment Xavier se pliait dans le mauvais sens, colonne vertébrale brisée. Il n’avait plus que la peau sur les os, toute sa chair, ses organes et son sang avaient été aspirés par une Lise incapable de discernement. La carcasse de Xavier entrait lentement dans son vagin et une fois le bassin passé, il fut englouti en quelques secondes, emportant avec lui le matelas auquel il s’était agrippé, puis le sommier et tous les meubles de la chambre. Lise hurlait. Chaque meuble semblait lui procurer un plaisir presque insoutenable, et l’absence d’aspiration provoquait un cri de douleur. Tout ce qui se trouvait dans le salon et la cuisine afflua comme dans un raz de marée jusqu’à ce qu’elle n’aspire tout le contenu de l’appartement.